Reconversion : le panorama des informations utiles avant de se lancer

Cette crise sanitaire nous a tous et toutes impacté d’une manière ou d’une autre. La période de confinement a été un véritable défi  personnel et professionnel. Financièrement, intellectuellement, humainement, ces dernières semaines ont fait (re)surgir pour certains de profondes remises en questions. Jusqu’à se poser la question d’une reconversion professionnelle….

S’interroger sur le sens de son travail 

Une récente étude réalisée par Yougov sur l’impact de la crise sur le sens du travail révèle que 55% des Français réfléchissent au sens de leur travail, voir à l’utilité de celui-ci depuis le début de la pandémie. Chez les jeunes entre 18 et 24 ans, ce chiffre monte à 61%. 

Toujours selon cette étude, parmi ces 55% de Français, 25% d’entre eux comptent y faire quelque chose. Ce sentiment d’inutilité est traduit par Jérôme Guibourgé, coach d'équipe et individuel et expert en gestion du sens et en analyse de discours, dans Monster.fr : « Ce cheminement est actuellement à l’œuvre dans la pensée de certain·es travailleur·ses, car derrière le sentiment d’utilité, il y a celui de la performance et de la fonctionnalité : à quoi est-ce que je sers ? », et explique, pour certaines personnes, “Ce qu’elles accomplissent a un impact sur leur identité : elles sont ce qu’elles font. Cet état est beaucoup plus problématique à résoudre pour l’entreprise”. C’est dans ce cas certainement que se pose la question de la reconversion. Et les témoignages commencent à être nombreux. Bilan de compétences, formations en ligne, coaching, prise de contacts avec des personnes ressources, identification des étapes, des leviers et des freins, certains se sont mobilisés afin de quitter leur “bullshit job". Koorosh Massoudi, maître de conférence à l’université de Lausanne, explique : "Dans les économies post-industrialisées, on trouve beaucoup de gens qui perdent leurs repères quant à la finalité de leur travail. Il y a un certain nombre de boulots où ils ont de plus en plus de mal à percevoir la contribution de ce qu’il font". 

Oui mais alors, pour quels métiers ? 

Quels sont aujourd’hui les métiers d’avenir ? 

LinkedIn a dressé la liste des métiers les plus demandés en entreprises pour l’année 2020. Sans grande surprise, ils sont dans le domaine du numérique avec : ingénieur en intelligence artificielle, ingénieur en fiabilité de sites, spécialiste en cybersécurité, délégué à la protection des données, assistant clientèle en nouvelles technologies, community manager, ingénieur DevOps (en Développement et en Opérations), ingénieur data, data scientist, recruteur IT. Depuis l’arrivée du Covid-19 en revanche, et son impact sur le monde économique, les besoins ont sans doute sensiblement changé et les offres d’emploi dans les secteurs de la santé, de la sécurité, de l’agroalimentaire et de la grande distribution sont très nombreuses. Ainsi, le ministère du Travail a lancé, le 2 avril dernier, une plateforme permettant aux demandeurs d’emploi et aux salariés au chômage partiel d’accéder à près de 9.000 offres d’emploi disponibles dans les secteurs essentiels pour l’économie. Glassdor a, à ce sujet, pu identifier les 15 métiers les plus demandés ces dernières semaines : infirmiers, aide-soignants, agents de sécurité, employés de mise en rayon, préparateurs de commandes, travailleurs sociaux, chauffeurs, techniciens de laboratoires, préparateurs en pharmacie, secrétaires médicales, hôtesses de caisses, responsables entrepôts, livreurs, policiers municipaux et ambulanciers. 

Cette envie de changer de métier et de redonner du sens à notre quotidien professionnel ne peut se faire sans  une analyse profonde de l’offre et de la demande des nouveaux métiers émergents du digital et des métiers relevant plus du service à la personne. La peur, dite mauvaise conseillère lorsqu’il s’agit de reconversion (car bloquante), est fatalement naturelle. Prise en charge par Pôle emploi, rendue possible par une marge financière personnelle, comprise par ses proches, transférable à ses compétences, rapide ou longue, la reconversion, jamais évidente, deviendra sans doute dans un futur proche de moins en moins marginale….

Crédit photo
Cherry Laithang

Sources 

Pour 6 jeunes sur 10, la crise a eu des répercussions sur le sens qu’ils accordaient à leur travail. Les echos.fr. Consulté le 14 mai 2020. 
https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/metiers-reconversion/pour-6-jeunes-sur-10-la-crise-a-eu-des-repercussions-sur-le-sens-quils-accordaient-a-leur-travail-1202695

Confinement et sentiment d’inutilité : à la recherche du sens perdu. Monster.fr. Consulté le 14 mai 2020. 
https://www.monster.fr/recruter/conseil-en-ressources-humaines/marche-emploi/confinement-et-sentiment-d-inutilite-a-la-recherche-du-sens-perdu/

"J'ai vraiment peu envie de retourner au travail" : quand le confinement pousse à la reconversion. France Inter.fr. Consulté le 14 mai 2020. 
https://www.franceinter.fr/societe/je-pense-que-mon-bonheur-est-ailleurs-les-bullshit-jobs-a-l-epreuve-de-la-crise-du-covid-19

Les 10 métiers du web les plus demandés en 2020… selon LinkedIn. L’étudiant.fr. Consulté le 14 mai 2020. 
https://www.letudiant.fr/metiers/les-10-metiers-du-web-les-plus-demandes-en-2020-selon-linkedin.html

Ces 15 métiers qui recrutent pendant le confinement. Capital.fr. COnsulté le 14 mai 2020. 
https://photo.capital.fr/ces-15-metiers-qui-recrutent-pendant-le-confinement-41390#-89l72