Les inégalités économiques entre femmes et hommes sous les projecteurs
Depuis 2018, suite à la loi sur l'avenir professionnel, les entreprises de plus de 50 salariés ont l’obligation de publier chaque année leur index de l’égalité professionnelle. En 2020, les notes des entreprises de plus de 1 000 salariés ont été rendues publiques pour la première fois. Et pour le ministre du travail "98% des entreprises ont des marges de progrès". En parallèle, le dernier rapport du Forum économique mondial (WEF) dresse un triste constat : la pandémie a davantage fragilisé les femmes et accentué les inégalités, notamment sur les critères économiques et professionnels. Explications.
L’ index de l'égalité professionnelle : point de référence ?
Cet index prend la forme d’une note, calculée sur 100 points, comprenant cinq critères :
l’écart de rémunération femmes-hommes (40 points) ;
l’écart dans les augmentations annuelles (20 points) ;
l’écart dans les promotions (15 points) ;
les augmentations au retour de congé maternité (15 points) ;
la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points).
Cette année, les entreprises ont été plus nombreuses à publier leur note : deux tiers des 40 000 entreprises de plus de 50 salariés contre 59% en 2019. Et globalement, les notes sont en progression. Le minimum requis est de 75/100 et les entreprises ayant un index inférieur à ce minima s’exposent à des pénalités financières (jusqu’à 1% de leur masse salariale).
Ce que l’on peut faire ressortir du bilan de l’année dernière, c’est que deux indicateurs sont en retrait : l'obligation d'augmenter les femmes au retour de congé maternité n'est pas appliquée dans 13% des cas et la proportion de femmes faisant partie des dix plus salaires les plus importants. Pour le ministre du travail "98% des entreprises ont des marges de progrès".
Le dernier rapport du Forum économique mondial alerte
Les chiffres font un peu froid dans le dos. Plus de 267 ans ! C’est le temps estimé par le rapport annuel 2021 du Forum économique mondial pour résorber les disparités de salaires et les opportunités de carrière entre hommes et femmes si on continue d’évoluer à ce rythme. Et l’année 2020 avec la crise sanitaire n’a rien arrangé, puisqu’en moyenne, en un an, les inégalités se sont creusées de 0,6 point à l’échelle mondiale. Pour parler concrètement, l’OIT (Organisation internationale du travail) a par exemple noté que 5% des femmes ont perdu leur emploi l’année dernière, contre 3,9% pour les hommes. Pour Saadia Zahidi, membre du Comité Exécutif du Forum économique mondial « La pandémie a eu un impact fondamental sur l’égalité femmes-hommes, tant sur le lieu de travail qu’à la maison, faisant reculer des années de progrès. Si nous voulons préparer une économie dynamique pour demain, il est vital que les femmes soient représentées. Il est crucial de retenir l’attention des dirigeants, de s’engager sur des objectifs fermes et de mobiliser des ressources – c’est le moment ou jamais d’intégrer la parité femmes-hommes au cœur de la reprise ». Et la France n’est pas particulièrement bien placée, le plafond de verre existant encore, avec par exemple seulement 34,6% de femmes qui occupent des postes de direction. La question de l’égalité homme-femme au travail est donc objectivement encore loin d’être réglée. Un point positif ? Le rapport pointe une nette amélioration en matière d’accès à l’éducation et à la santé. C’est déjà ça !
Sources
Vie publique.fr
Travail_emploi.gouv
Maddyness
Crédit photo
Photo by Brooke Cagle