La cybercriminalité de 2020
Le télétravail imposé par la crise sanitaire à de nombreuses entreprises a permis l’an dernier une véritable hausse de la cybercriminalité. Entre hacking informatique, hacking téléphonique, phishing (hameçonnage) et fuites de données, entreprises et gouvernements doivent mettre en place des stratégies renforçant la protection de leur informatique.
Les télétravailleurs en première ligne
Depuis 2018 et la réglementation européenne RGPD, les entreprises sont pénalement responsables des dégâts causés par les fuites de données. Pour Tom Van Britsom, courtier d'assurances belge chez VanBreda, "Dans 80% des cas, le préjudice est resté limité à 20.000 euros. Mais nous avons également eu un sinistre pour plus d’un million d’euros. De tels montants sont le résultat d’une mise à l’arrêt prolongée de l'entreprise”. En France, la cybercriminalité a explosé en 2020, avec 4 fois plus d’attaques qu’en 2019. Guillaume Poupard, directeur général de l'Anssi, l'agence publique gardienne de la sécurité informatique française, témoigne "L'espionnage n'augmente pas, mais pour la criminalité, on peut parler d'explosion". Tout ceci, avec "une inventivité de la part des attaquants". Sur le podium des attaques : le rançongiciel, avec des pirates qui bloquent les données et qui réclament le paiement d'une rançon pour les débloquer.
Bruxelles propose un bouclier européen
“Le temps de l’innocence est terminé. Nous savons que nous sommes une cible”, a déclaré le vice-président de la Commission Margaritis Schinas. Pour Thierry Breton, chargé notamment de l’industrie et du numérique “Il s’agit de redessiner l’espace numérique pour le XXIe siècle”. Le chantier, immense, est pris à bras le corps par Bruxelles sous 4 angles : protéger, détecter, défendre, répliquer. Un exemple : si aujourd’hui 80% des données sont actuellement stockées dans des centres de données ou le cloud, cette proportion devrait chuter à 20 % dans les cinq années à venir. Les secteurs clés à protéger ? Ceux de l’énergie, des transports, des centres de données, de l’eau, des secteurs bancaires et financiers et des hôpitaux. On se souvient en effet du piratage du réseau informatique d’une clinique en Allemagne qui avait coûté la vie à une personne. Aujourd’hui donc, les systèmes de cyberprotection doivent être renforcés via notamment des entreprises dont c’est la spécialité, avec des solutions fiables, sécurisées et efficaces.
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Philipp Katzenberger
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