Et si nous stockions nos données dans des fleurs ?
Si l’on en croit l’Académie des technologies de France, ce que l’on appelle le stockage ADN pourrait bien devenir une solution d’archivage d'ici 20 ans. Pourquoi est-ce si intéressant ? Pourquoi cette technologie donne-t-elle une alliance entre Microsoft, Illumina, Western Digital et Twist Bioscience ? Parce qu’aujourd’hui la miniaturisation électronique semble atteindre ses limites et parce que le stockage dans des serveurs est limité et énergivore à l’extrême.
En quoi consiste cette technologie ?
Stocker les données sous forme d’ADN dans des matières organiques, c’est remplacer les serveurs des Data Centers, à la durée de vie limitée par des espaces réduits à duplication rapide. En pratique, les données sous forme de séquences numériques de 0 et de 1 sont dans un premier temps converties grâce à un algorithme en séquences ADN de A, C, T et G puis synthétisées en courts segments d’ADN. Ces segments doivent ensuite être stockés. Où ? Les chercheurs s’interrogent encore. Pour François Képès par exemple, chercheur et membre de l'Académie des technologies de France “la meilleure méthode est sans doute celle employée par la société française Imagene : elle consiste à mettre de l’ADN dans une capsule en verre, lui-même protégé par une capsule en acier inoxydable à atmosphère neutre”. Ensuite, pour le décoder et l’extraire, il faut faire le chemin inverse : décoder le fichier moléculaire en fichier numérique conventionnel.
Des expériences concrètes en route
“Selon un rapport de Gartner, d’ici 2024, 30% des entreprises du numérique pourraient se tourner vers le stockage ADN pour faire face à des volumes de données devenus trop importants pour les supports traditionnels” peut on lire dans le média lebigdata.fr. Le besoin de trouver une technologie fiable et abordable est donc pressant.
C’est ainsi que Microsoft, Illumina, Western Digital et Twist Bioscience, accompagnés de 15 entreprises et institutions viennent de former une alliance dédiée au stockage ADN. Objectifs ? La démocratisation de cette technologie émergente et une collaboration avec les autres secteurs de l’industrie afin d’explorer les possibilités de commercialisation.
Du côté de Copenhague, deux designers, Monika Seyfried et Cyrus Clarke explorent eux aussi des moyens de stockage des données, plus éthiques et plus écologiques : via l’ADN de plantes. Dans cette technique, l’ADN est convertie sous forme liquide, qui, confrontée à une bactérie, va être absorbée. Cette bactérie est ensuite transmise à une plante, qui véhiculera l’information. Ici, pour Cyrus, “Tout n’est que liquide, plantes et bactéries”. Entre fiction utopique de forêt de stockage et réalité des avancées technologiques, cette technique est sans doute une des innovations les plus disruptives de ces dernières années, pour laquelle un des fondateurs de Grow Your Own Cloud, Cyrus, a “ beaucoup d’espoir concernant ce champ de recherche”.
Juliette S.
Crédit photo
Sharon McCutcheon
Sources
Le Journal du Geek
https://www.journaldugeek.com/2020/11/11/stockage-adn-donnees-interview-francois-kepes/
L’ADN.eu
https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/grow-your-own-cloud-stocker-donnees-foret/